Suppression du bilan de compétences du CPF ?


Un projet de loi de finances qui prévoit la suppression du bilan de compétences du CPF !
Le Projet de loi de finances 2026 veut la suppression du bilan de compétences du CPF. Le gouvernement Lecornu, affiche une volonté de « remettre de l’ordre » dans le Compte Personnel de Formation (CPF). En effet, le gouvernement veut limiter les abus en réduisant les dépenses publiques. L’objectif annoncé : concentrer les financements sur les formations certifiantes et jugées “prioritaires pour l’économie”.
Mais derrière cette logique budgétaire, la réforme menace une filière entière. Si le bilan de compétences venait à être exclu du CPF, les conséquences seraient massives :
- Plus de 5 000 professionnels directement concernés, dont une majorité de psychologues du travail, coachs certifiés et conseillers d’orientation, risqueraient une perte d’activité immédiate.
- Des centaines d’organismes (souvent des structures indépendantes, TPE ou cabinets régionaux) devraient fermer faute de financements. Par ailleurs cela entraînerait une destruction nette d’emplois dans un secteur déjà très encadré.
- Les bénéficiaires les plus vulnérables — salariés en transition, femmes en reconversion, travailleurs usés ou en perte de sens — seraient privés de l’un des rares dispositifs accessibles sans validation hiérarchique ni condition de statut.
- À moyen terme, la suppression du bilan financerait artificiellement une économie d’échelle dérisoire, mais coûterait cher à la société. Désengagement professionnel, arrêts maladie et perte de productivité seraient renforcés.
Enfin, cette décision créerait un paradoxe : sanctionner indistinctement les acteurs frauduleux et les structures exemplaires, alors même que des mesures de contrôle (Qualiopi, décret sur la sous-traitance, audits CPF) ont déjà assaini le marché.
En voulant économiser à court terme, l’État risquerait d’éteindre un secteur à haute valeur sociale. Ce dernier contribuant directement à la stabilité de l’emploi et à la santé psychologique des travailleurs.
Le bilan de compétences : un dispositif éprouvé :
Depuis plus de trente ans, le bilan de compétences constitue un pilier de l’accompagnement professionnel en France. Outil de clarification, de prévention du burn-out et de reconversion, il permet chaque année à des centaines de milliers d’actifs de redonner du sens à leur parcours.
Ainsi, les données les plus récentes confirment son utilité :
- 92 % des actifs connaissent le dispositif (Centre Inffo 2024) ;
- 89 % des bénéficiaires se déclarent satisfaits (Harris 2025) ;
- 81 % constatent une évolution positive de leur carrière après un bilan ;
- Enfin, il ne représente que 5,9 % des dossiers CPF et 7,4 % des montants dépensés, un coût minime pour la collectivité.
Chaque année, près de 80 000 bilans de compétences sont financés via le Compte Personnel de Formation, selon la Caisse des Dépôts.
Le bilan de compétences est ainsi l’un des rares dispositifs combinant efficacité mesurable, impact humain et coût public limité.
Il agit comme un levier d’orientation, de mobilité et de prévention, soutenant à la fois la performance économique et la santé psychologique des travailleurs.

Des réformes profondes depuis trois ans :
Depuis 2021, les acteurs de la formation et de l’accompagnement ont dû s’adapter à une succession de réformes majeures :
- Certification Qualiopi obligatoire pour tous les prestataires souhaitant bénéficier des financements publics ;
- Renforcement des contrôles par la DGEFP et la Caisse des Dépôts ;
- Authentification FranceConnect+ pour chaque dossier CPF ;
- Obligation de traçabilité intégrale des parcours, contrats et évaluations ;
- Audits qualité renforcés sur les taux de satisfaction, durées et résultats.
- Reste à charge de 100€ pour les salariés
Cette professionnalisation a eu un effet vertueux : elle a permis d’assainir le marché et d’éliminer de nombreux acteurs opportunistes.
Mais elle a aussi entraîné une lourde charge administrative pour les structures engagées, souvent au détriment de leur rentabilité alors qu’elles garantissent une véritable valeur sociale.
Sur le projet de loi de finances 2026 le but est clair : la suppression du bilan de compétences du CPF.
Encadrement de la sous-traitance : un tournant réglementaire :
Le décret du 28 décembre 2023 a profondément transformé les pratiques dans le secteur du bilan de compétences. Jusqu’alors, comme beaucoup d’acteurs sérieux, Opyxis fonctionnait selon un modèle de sous-traitance encadrée. Ainsi nous permettons à des psychologues du travail indépendants d’intervenir sous notre responsabilité.
Ce modèle, historiquement stable et efficace, a dû être entièrement repensé : la nouvelle réglementation impose désormais que chaque organisme réalise directement au moins 20 % des prestations financées par le CPF. En conséquence, Opyxis — comme nombre d’organismes responsables — a dû internaliser une partie de ses effectifs, salarier une part significative de ses intervenants, renforcer la supervision, et adapter sa structure juridique et comptable.
Ces changements représentent un investissement majeur : hausse des charges fixes, réorganisation interne, révision des processus de contrôle qualité. Ils ont été menés dans le respect total des nouvelles obligations. Ainsi, cela montre un engagement réel pour la transparence et la conformité.
Mais c’est précisément cet effort, coûteux et structurant, que le projet actuel de suppression du financement CPF pour les bilans remettrait en cause du jour au lendemain. En effet, après avoir exigé des transformations lourdes et coûteuses pour garantir la qualité, l’État menace désormais de rendre caduc tout ce travail. C’est précisément ce projet qui met en péril l’équilibre économique de centaines d’organismes ayant joué le jeu de la professionnalisation.
Suppression du bilan de compétences dans le CPF NON ! Réguler OUI, mais avec discernement :
Tout d’abord, la régulation du bilan de compétences est légitime : il faut garantir la compétence des intervenants, la traçabilité des prestations et la protection des bénéficiaires.
Mais réguler ne veut pas dire uniformiser par le bas. Le projet d’amendement actuellement évoqué ne vise pas un encadrement qualitatif — basé sur les diplômes, la formation ou l’expérience des intervenants — mais un encadrement tarifaire, c’est-à-dire une limitation du prix des bilans éligibles au CPF.
Ce glissement est dangereux. En effet, il revient à traiter un accompagnement humain comme un produit standardisé, sans considération pour la complexité des parcours ni pour la qualification des professionnels.
Un bilan mené par un psychologue du travail diplômé, avec une approche clinique et scientifique du rapport au travail, ne peut être comparé à un entretien générique automatisé ou à une prestation sans ancrage professionnel.
Ainsi, chez Opyxis, avec nos 200 psychologues du travail, nous plaidons pour une régulation fondée sur des critères de compétence :
- Premièrement, exiger des diplômes reconnus (psychologues du travail, conseillers en orientation, formateurs certifiés) ;
- Deuxièmement, imposer des supervisions professionnelles et un code de déontologie commun ;
- Enfin, maintenir un niveau de rémunération cohérent avec la qualification et le temps d’analyse que requiert un accompagnement sérieux.
Par ailleurs, si la réforme se concentre uniquement sur le prix plafond, elle favorisera la course au moins-disant, au détriment de la qualité et de la sécurité psychologique des bénéficiaires. Le résultat serait paradoxal : prétendre assainir le marché tout en dévalorisant les praticiens les plus compétents et en affaiblissant l’impact réel du dispositif.
Le biais de la porte au nez :
La stratégie gouvernementale actuelle illustre un mécanisme bien connu en psychologie sociale : le biais de la porte-au-nez.
Il consiste à formuler d’abord une menace extrême — ici, la suppression totale du bilan de compétences du CPF — pour provoquer une réaction de peur et de mobilisation, avant de revenir vers une mesure plus “raisonnable”, qui sera alors mieux acceptée socialement.
Autrement dit, l’annonce d’une suppression totale crée un choc collectif, mobilise les professionnels et prépare l’opinion à accepter ensuite une restriction partielle, comme un encadrement du prix, une réduction du financement, ou un resserrement des critères d’accès, perçus comme un “moindre mal”.
Ce procédé manipule la perception du compromis. En réalité, même une mesure “adoucie” aurait des effets structurels lourds : baisse des marges, fragilisation des indépendants, appauvrissement de la qualité des accompagnements, et recul global de l’accès au droit à l’orientation.
Le résultat est le même à long terme : affaiblir progressivement le dispositif sous couvert de rationalité budgétaire.
Chez Opyxis, nous refusons cette logique de résignation. Réguler, oui. Tromper, non. Le bilan de compétences n’est pas un luxe à encadrer, c’est un outil d’intérêt général qu’il faut consolider sur la base de la compétence, pas sur celle du coût. Nous disons NON à la suppression du bilan de compétences du compte personnel de formation (CPF).
Opyxis : l’expertise des psychologues du travail :

Chez Opyxis, 1er réseau de psychologues du travail, nous avons fait le choix du professionnalisme et de la rigueur scientifique.
Nos bilans de compétences sont menés exclusivement par des psychologues du travail diplômés, spécialistes des dynamiques professionnelles, du sens au travail et de la reconversion.
Cette approche garantit :
- une analyse fine des compétences, motivations et valeurs ;
- une lecture psychologique du rapport au travail ;
- un plan d’action réaliste et durable adapté au marché de l’emploi.
Notre réseau national réunit plus de 200 psychologues du travail répartis sur tout le territoire. Nous sommes certifiés Qualiopi et inscrits dans une démarche de société à mission, avec un objectif clair : redonner du sens au travail de toutes et tous.
Agir maintenant : mobilisez votre CPF tant qu’il existe :
Les débats parlementaires sur la réforme du CPF introduisent une forte incertitude.
Aujourd’hui, le bilan de compétences est toujours finançable via le CPF.
C’est donc le moment idéal pour le mobiliser, avant d’éventuelles restrictions.
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En quelques clics, vous pouvez échanger avec un psychologue du travail Opyxis pour :
- évaluer vos compétences ;
- explorer vos pistes d’évolution ;
- clarifier vos priorités professionnelles.
Préserver le bilan de compétences, c’est préserver la liberté de se réinventer professionnellement.
Et tant qu’il reste accessible, autant l’utiliser intelligemment.
Vous hésitez à vous lancer ? Lisez cet article sur pourquoi faire son bilan de compétences avec un psychologue du travail.
N’hésitez pas non plus à regarder notre dernier webinaire sur le constat choc des psychologues du travail sur la souffrance au travail et les solutions pour s’en sortir !